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Semaines cruciales pour l’avenir de pimkie

Impulsée par une équipe CFE-CGC déterminée, la mobilisation en faveur de Pimkie s’amplifie. Car l’enseigne de mode féminine est de nouveau en difficulté, avec des menaces sur l’emploi.

Cinq directeurs généraux en cinq ans. Qui dit mieux ? Cette rotation hallucinante montre à quel point la famille Mulliez (Auchan, Décathlon, Flunch, Kiabi…), propriétaire de Pimkie, tâtonne à propos de sa marque de prêt-à-porter féminin. Dernière valse au sommet : Philippe Favre, anciennement rattaché au cabinet Prosphères (spécialiste de l’accompagnement des entreprises en difficulté), a été nommé pour redresser l’entreprise.

L’homme est connu pour avoir officié dans d’autres enseignes de la galaxie Mulliez comme Grain de Malice, Brice et Jules, avec à la clé plus de 640 emplois sacrifiés. D’où l’inquiétude des salariés de Pimkie qui sont 1 355 sur l’entité PPP (les 232 magasins en nom propre en France et 81 affiliés) et 218 sur Diramode (le siège).

UNE SITUATION ÉCONOMIQUE CRITIQUE

La situation économique de l’entreprise est arrivée à un point critique. Malgré les fermetures des zones allemande, belge, espagnole et suisse, l’équilibre n’est pas au rendez-vous. La trésorerie est incertaine, même si les actionnaires ont remis 17 millions d’euros en décembre 2021 et que 13 millions d’euros sont attendus en février 2022. La restructuration conduite en 2018, accompagnée par Prosphères, n’a pas eu l’efficacité escomptée, pas plus que le repositionnement de la marque en 2019 sur sa cible historique des 18-25 ans.

« Les raisons avancées par la direction pour mettre en place un nouveau business plan ne sont pas contestables, admet Karine Thérage Dewasmes, responsable du magasin de Noyelles-Godault dans le Pas-de-Calais, déléguée syndicale CFE-CGC et élue titulaire au comité social et économique (CSE). Ce qui l’est, c’est qu’à maintes reprises, nous avions tiré la sonnette d’alarme et pointé du doigt les trop nombreux dysfonctionnements et incohérences récurrents de l’entreprise. »

Entre autres dossiers brûlants, l’externalisation de la logistique qui entraîne des problèmes de livraison et d’approvisionnement des magasins, l’informatique obsolète, le fonctionnement à flux tendu en termes de personnel qui se heurte de plein fouet avec une augmentation du digital en magasin…

Les salariés du siège et des magasins donnent toute leur énergie mais doivent pallier à de gros dysfonctionnements » (Myriam Bouzar, CFE-CGC)

« Les salariés du siège et des magasins donnent toute leur énergie pour que l’activité soit la plus performante possible mais ils doivent pallier à de gros dysfonctionnements : caisses qui tombent en panne, réseau instable, livraisons non qualitatives (retards, séries de vêtements incomplètes…). Les magasins sont fortement pénalisés par le manque de moyens qui leur est donné », explique Myriam Bouzar, responsable de magasin et formatrice à Rouen, déléguée syndicale CFE-CGC.

Des freins d’autant plus regrettables que l’activité de Pimkie se portait bien en France jusqu’en 2018 et qu’un gros travail a été fait pour trouver des axes de rentabilité, en particulier l’ouverture en omnicanalité sur le wholesale et les marketplaces. Sans oublier une tentative de rénovation des outils logistiques et informatiques via leur externalisation à des partenaires. « Mais Pimkie n’avait plus les moyens de redonner de la performance à ces outils beaucoup trop vieillissants », commente à son tour Frédérique Dupont, cheffe de projet au siège, déléguée syndicale et élue titulaire au CSE pour la CFE-CGC.

LE CSE A DÉPOSÉ UN DROIT D’ALERTE ÉCONOMIQUE

Dans ce contexte, le CSE a déposé, le 17 janvier 2022, un droit d’alerte économique phase 2. L’expertise économique est lancée. Philippe Favre doit présenter un point d’étape fin février avant de divulguer ses solutions pour l’entreprise fin mars-début avril. Les organisations syndicales doivent quant à elles se rencontrer le 22 février en réunion préparatoire du CSE des 23 et 24 février. Elles feront un point le 8 mars sur l’avancée des évènements avec leur avocat et expert. Une intersyndicale est en gestation.

Notons que l’équipe CFE-CGC compte aussi Hubert Legrand, responsable comptabilité au siège et élu titulaire au CSE, ainsi que deux suppléantes : Pascale Laversin, responsable Process et méthodes achats, et Najjat Belmir, responsable de magasin et formatrice à Lyon Saint-Priest. Tous et toutes sont prêts à l’action.

Gilles Lockhart

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